Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et représente la première cause de décès par cancer dans le monde. Son incidence est en constante augmentation dans de nombreux pays et l'amélioration de la survie globale ces dernières années est principalement due à un diagnostic de plus en plus en précoce.
La recherche dans les années 70 a mis en évidence la relation étroite entre dose et réponse dans l'action des molécules de chimiothérapie contre le cancer. En effet il est observé que la réponse tumorale est corrélée de manière positive avec la dose/intensité des drogues reçues, la dose/intensité étant une fonction de la dose et du temps des régimes de chimiothérapie.
L'intensification thérapeutique a donc connu son heure de gloire au cours des décennies 80 et 90. Mais en 1999-2000 éclate « l'affaire Bezwoda », médecin sud-africain condamné pour avoir falsifié deux essais randomisés évaluant l'impact de l'intensification thérapeutique dans les cancers du sein. Il n'en demeure pas moins que le concept de la chimiothérapie à haute dose (CTHD) reste d'actualité.
Alors que la CTHD a de nombreuses indications en hématologie (myélome multiple, lymphomes non hodgkiniens agressifs, maladie de hodgkin et leucémie aiguë myéloblastique), son bénéfice éventuel dans le cancer du sein est encore discuté. Si de nombreuses études de phase II ont été publiées avec des résultats encourageants, les études de phase III qui ont comparé une chimiothérapie à dose standard (CTDS) à une intensification thérapeutique avec support hématopoïétique ont été d'une part sporadiques et d'autre part critiquables avec de nombreux biais (sélection des patientes, hétérogénéité des stades et du choix des drogues).
Il nous donc apparu utile et opportun de faire le point sur la place de la CTHD dans le traitement des tumeurs du sein en situation adjuvante mais également sur la dose-densifiée. Nous n'aborderons pas ici le rôle de la CTHD en phase métastatique.
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