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BOCCON GIBOD Laurent

AIHP 1963 - PU-PH

Ancien professeur d'urologie et responsable du pôle chirurgical, CHU Bichat - Claude-Bernard, Paris
Membre de l'Académie de chirurgie, Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite

Contributions de l'auteur

Cancer localisé de la prostate de faible risque : la place actuelle de la surveillance active avec traitement retardé

Publié le 01/12/2009

Il peut paraître extrêmement surprenant de voir accolé les motscancer de la prostate et surveillance avec traitement retardé et pourtant la surveillance avec mise en oeuvre retardée d'un traitement en cas de signe de progression est un choix parfaitement raisonnable qui peut être proposé aux patients atteints d'un cancer prostatique localisé de faible risque. En effet, la pratique extensive du dosage de l'antigène prostatique spécifique (PSA), associée à la réalisation des biopsies prostatiques comportant un nombre croissant de prélèvements, réalisé pour des valeurs de PSA de plus en plus basses (parfois jusqu'à 2.5 ng par ml...), a conduit ces dernières années à une augmentation spectaculaire du nombre de cancers prostatiques diagnostiqués puisque le risque d'être connu porteur d'un cancer de la prostate est passé de 1/11 en 1980 à 1/6 en 2009 sans que soit observée une réduction parallèle de la mortalité par cancer. Cette augmentation spectaculaire de l'incidence du cancer de la prostate porte essentiellement sur les cancers prostatiques de faible risque, pour lesquels le bénéfice du traitement à visée curative en terme d'années de vie gagnées, est probablement marginal au regard des effets secondaires significatifs du traitement, qu'il s'agisse des troubles de la continence et des troubles de la sexualité après prostatectomie totale, ou des séquelles vésicales ou rectales du traitement par les agents physiques (curiethérapie, radiothérapie externe).

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