Les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont, depuis le milieu du XIXè siècle, prises en charge par les dermatologistes. Auparavant, elles étaient plutôt du ressort des chirurgiens, le dernier et le plus illustre étant Philippe RICORD (AIHP 1822), fondateur de la grande Ecole de la vénéréologie française. En effet, une des attributions des syphiligraphes du début du XIXè siècle était l'exérèse chirurgicale des chancres génitaux. Lorsque les spécialités médicales se sont individualisées et, que de plus, l'histoire naturelle de la maladie syphilitique fut mieux connue, c'est tout naturellement que les dermatologistes devinrent syphilologistes (ou syphiligraphes), puis, vénéréologistes. Qui, en effet, mieux qu'eux auraient pu apprécier la subtilité dermatologique de la syphilis dans tous ses états. D'ailleurs, la chaire des Maladies Cutanées créée pour Alfred FOURNIER (AIHP 1862), en 1879, était bien une chaire des Maladies Cutanées et Syphilitiques. La dermatologie fut, d'ailleurs, plutôt négligée par Alfred FOURNIER qui était avant tout un grand syphiligraphe.
La double spécialité de Dermatologie-Vénéréologie est la règle dans tous les pays du monde à l'exception des pays anglo-saxons et, en particulier, de la Grande-Bretagne qui a séparé la dermatologie des maladies sexuellement transmises. Il existe, en effet, en Grande-Bretagne une spécialité à part appelée Sexually Transmitted Diseases (ou Genitourinary Medicine, aujourd'hui Sexual Health). Les médecins de cette spécialité ont vocation, également, à s'occuper de l'infection VIH.
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