L’approche topographique du diagnostic dermatologique a pour usage de distinguer les muqueuses génitales féminines et masculines. Cette distinction topographique se justifie en pratique clinique. D’une part, certaines dermatoses atteignant le pénis ou la vulve, telles que la lymphangite sclérosante du pénis, le syndrome du scrotum rouge, l’ulcération aiguë de la vulve de Lipschutz n’existent que dans cette localisation. D’autre part, l’expression génitale d’autres dermatoses, telles que le psoriasis ou l’érythème pigmenté fixe par exemple, se distingue sur le plan sémiologique de l’atteinte cutanée extra-génitale habituelle. La prise en charge des dermatoses génitales nécessite de bonnes connaissances dermatologiques mais aussi une compétence uro-gynécologique, ce qui la rend difficile et peut expliquer un désintérêt de certains. Mais cette exigence et la coopération inter-disciplinaire sont aussi ce qui la rendent passionnante. Cette remarque est valable pour d’autres localisations « frontières » de la dermatologie topographique, comme la bouche, l’anus, les paupières, l’oreille externe… Pour illustrer la dermatologie génitale, nous avons choisi d’aborder une pathologie fréquente, relevant de plusieurs spécialités (dermatologie, gynécologie, urologie) parfois difficile à reconnaître et à traiter, et à risque d’évolution carcinomateuse : le lichen scléreux.
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