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Articles N° 84

Les leucémies aiguës lymphoblastiques

Les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) sont des proliférations clonales des progéniteurs lymphoïdes B et T qui se présentent, comme les leucémies aiguës myéloblastiques, sous la forme d'une insuffisance médullaire (neutropénie, anémie, thrombopénie) et/ou d'un syndrome tumoral, parfois médiastinal. Il s'agit du premier cancer de l'enfant et de la deuxième forme de leucémie aiguë chez l'adulte. A ce jour, l'essentiel des progrès réalisés ont reposé sur l'amélioration de schéma complexes basés sur l'administration de chimiothérapies conventionnelles. Ces approches permettent de guérir plus de 90 % des enfants 1. Chez l'adulte, le principal progrès réalisé dans les 15 dernières années a consisté à intensifier la chimiothérapie en s'inspirant des approches pédiatriques et en réduisant ainsi le risque de rechute 2. Cette approche a trouvé toutefois ces limites chez les sujets les plus âgés pour lesquels ces traitements restent toxiques. De nouvelles approches de thérapies ciblée et maintenant d'immunothérapie offrent l'espoir de diminuer encore ce risque de rechute tout en dé-escaladant les doses de chimiothérapies. La meilleure illustration de cette approche est l'utilisation des inhibiteurs de tyrosine kinase dans les LAL à chromosome Philadelphie (Ph+) 3.

La leucémie lymphoïde chronique (LLC)

La Leucémie Lymphoïde Chronique (LLC), définie selon la classification WHO 2008, correspond à une élévation du taux lymphocytes (d'allure mature au frottis sanguin) monoclonaux (monotypie κ ou λ) supérieure ou égale à 5 G/L. Le phénotype typique des cellules est CD5+ CD23+ FMC7- CD22/79b faible et sIg faible. Ces 5 critères correspondent au score de Matutes: 5/5 signent une LLC, 4/5 aussi du moment que le CD5 est positif ; certaines formes 3/5 sont possibles mais doivent être explorées par caryotype/biopsie ganglionnaire (Moreau EJ, Matutes E. Am J Clin Pathol 1997). Les cellules tumorales s'accumulent dans le sang, la moelle osseuse, et dans les organes lymphoïdes secondaires (Rozman C et al. NEJM 1995). Cette pathologie touche préférentiellement les personnes âgées, dont l'âge médian des patients au diagnostic est > 70 ans.

Présentation du dossier

Traitement de l'aplasie médullaire idiopathique en 2016

L'aplasie médullaire idiopathique est une pathologie rare dont la prévalence est estimée à 2 cas pour 106 personnes. Cette pathologie survient avec deux pics d'incidence, l'un aux alentours de l'adolescence et le second après 60 ans [1]. Le diagnostic est évoqué devant une pancytopénie à moelle pauvre, confirmée par une biopsie ostéo-médullaire. Avant de conclure à un mécanisme idiopathique, c'est-à-dire auto-immun, il faut éliminer l'ensemble des causes constitutionnelles connues de ce syndrome et notamment la maladie de Fanconi ou les téloméropathies dont la dyskératose congénitale est la plus fréquente, et depuis peu GATA-2 pour les formes modérées.

Les lymphomes B diffus à grandes cellules (LDGCB)

En 1994 avec la classification de la REAL, puis en 2001 avec la première classification OMS, a été élaboré une nouvelle classification des hémopathies lymphoïdes, basée non pas uniquement sur l'aspect morphologique mais également selon des caractéristiques immunophénotypiques, cytogénétiques, et moléculaires. Pour quelques entités, certains aspects étiologiques et physiopathologiques y ont été associés. Cette classification a été révisée en 2008 et le sera à nouveau fin 2016 à la lumière des nouvelles avancées scientifiques. Les études morphologiques, biologiques incluant des données d'expression génique et de profils mutationnels, et cliniques ont ainsi permis de subdiviser les lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB) en entités pathologiques distinctes.

La leucémie myéloïde chronique: un modèle en matière de thérapies ciblées et le défi de la chronicité

Le pronostic de la leucémie myéloïde chronique (LMC) a été révolutionné par les inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) BCR-ABL. Seize ans après le début de l'essai qui a conduit à l'autorisation de mise sur le marché de l'imatinib en première ligne dans la LMC en phase chronique, ce médicament conserve une place importante dans l'arsenal thérapeutique, même si des ITK de nouvelle génération sont venus compléter la panoplie pour pallier ses insuffisances. Cependant, la guérison définitive demeure une quête car les cellules souches leucémiques représentent un réservoir quiescent qui n'est éliminé par aucun des ITK actuellement disponibles. Préserver la sécurité des patients traités à vie, parvenir à une rémission prolongée après arrêt du traitement et trouver des stratégies pour éradiquer la LMC sans prise de risque excessive représentent les défis cliniques d'aujourd'hui.