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Articles N° 6

Éditorial Forum des Spécialités Gynécologie

Les 18 derniers mois ont été riches en innovation et en évaluation pour aboutir à de nouvelles stratégies en gynécologie obstétrique.

Thérapeutique prénatale en cas de hernie de coupole diaphragmatique

Dans les années 1990, une stratégie de réparation du diaphragme in utero par chirurgie ouverte avait été développée par l’équipe de Harrison [1]. Cependant, en raison du caractère invasif de ce type de chirurgie impliquant une laparotomie médiane et une hystérotomie, la morbidité maternelle était conséquente et il n’y avait pas d’amélioration du pronostic néonatal. De plus, en cas d’ascension du foie, le canal d’Arantius se trouvait plicaturé lors de la réintégration du contenu hernié, cela entraînant le décès du fœtus.

COVID-19 au cours de la grossesse : résultat en obstétrique deux ans après la pandémie.

L'infection par le SARS-CoV-2 pendant la grossesse est responsable de complications maternelles et obstétricales. La pandémie, qui sévit maintenant depuis début 2020, a été responsable de modifications de pratiques importantes. Cette revue a pour objectif de résumé les conclusions qui peuvent actuellement en être faite.

Nouveautés en obstétrique

Concernant l’actualité obstétricale de l’année qui vient de s’écouler, nous pouvons retenir 2 faits majeurs : 1- la prise en charge des pathologies vasculaires avec des avancées dans l’utilisation du ratio SFLT1/PLGF et une précision des objectifs tensionnels en cas d’hypertension chronique, et 2- l’intérêt de l’acide tranexamique en prévention de l’hémorragie du post-partum en cas d’accouchement par césarienne.

Contraception Hormonale

Depuis 60 ans l’offre en contraception hormonale s’est progressivement diversifiée. La recherche de solutions bien tolérées et faciles d’utilisation permet de proposer des contraceptions hormonales aux différents âges de la vie de reproduction. A la puberté, les priorités sont l’accessibilité, la facilité d’utilisation, la tolérance gynécologique et dermatologique. Le dépistage des femmes à risque thromboembolique connait encore d’importantes limites. Plus tard le risque vasculaire et le risque carcinologique deviennent plus prépondérants et nécessitent une adaptation de la contraception.

Chirurgie vaginale par abord V-notes

La technique V-notes est une technique de chirurgie vaginale avec assistance cœlioscopique par voie vaginale. V-notes signifie Vaginal – Natural Orifices Transluminal Endoscopic Surgery.
Il s’agit d’une technique chirurgicale nouvellement décrite avec la première publication par Su et al. en 2012 concluant à la faisabilité de l’hystérectomie par voie vaginale V-notes (1). Depuis, la technique a été décrite, comparée à la cœlioscopie standard (2, 3) et l’abord par V-notes pour la pathologie des annexes a aussi été décrit (4).

La robotique : une innovation majeure en chirurgie gynécologique

Une évolution de la chirurgie mini-invasive est l’apparition du robot chirurgical. Dans le domaine de la chirurgie abdominale, le premier robot à être utilisé est le robot Da Vinci de la société Intuitive Surgery™. Le robot chirurgical Da Vinci d’IntuitiveTM est composé de 3 parties : une colonne de cœlioscopie, le chariot patient (i.e. le robot esclave) et la console pour le chirurgien qui retransmet l’image en 3D et permet le contrôle du robot esclave par des joysticks. Le robot esclave est constitué de 4 bras : l’un destiné à porter l’optique (binoculaire pour permettre la vision 3D) et 3 bras opérateurs pour les différents instruments. Ces instruments (pince fenestrée, bipolaire ou non, ciseaux monopolaires, tenaculum, etc.) ont une mobilité à 7 degrés de liberté (selon les règles de la robotique). D’autres robots arrivent sur le marché, notamment le robot chirurgical HUGO développé par la société MedtronicTM.

Les HIFU (Ultrasons Focalisés de Haute Intensité) comme alternative mini-invasive à la chirurgie dans la prise en charge de l’endométriose profonde et de l’adénomyose

La prise en charge des patientes souffrant d’endométriose est complexe car elle doit s’adapter aux symptômes des patientes et à leurs retentissements sur la qualité de vie de celles-ci. L’existence d’un désir de grossesse est également un élément central pour guider les choix thérapeutiques.

Diagnostic de l'endométriose, biomarqueurs salivaires et intelligence artificielle ou l’émergence de deux technologies disruptives.

L'endométriose est une pathologie fréquente dont l'incidence est estimée à environ 2-10 % de la population féminine en âge de procréer avec une estimation dans le monde de 190 millions de femmes atteintes par cette affection. L'endométriose est connue pour avoir un impact majeur sur la qualité de vie des patientes qui souffrent au quotidien et surtout pendant de nombreuses années, en moyenne entre 7 et 12 ans avant que le diagnostic ne soit porté. Ceci est le fait d'une symptomatologie non spécifique qui conduit à des stratégies diagnostique et thérapeutique inadaptées voire à des interventions chirurgicales pour affirmer son existence [1].