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Articles N° 106

Place des nouveaux outils d’évaluation de la compatibilité HLA en transplantation d’organe

Il existe un regain d’intérêt en transplantation d’organe pour le degré de compatibilité HLA entre le donneur d’organe et le receveur, car il conditionne la survenue d’anticorps spécifiques du donneur, qui sont un facteur de risque majeur de perte du greffon à moyen terme. De nouveaux outils permettent de déterminer le nombre d’épitopes incompatibles portés par un greffon, qui constitue le meilleur marqueur prédictif d’immunisation du receveur vis-à-vis de ce greffon.

Quelles nouveautés dans la prise en charge de la maladie rénale chronique ?

Les mesures de néphroprotection qui reposaient depuis des décennies sur l’inhibition du système rénine-angiotensine vont s’enrichir dans les mois qui viennent de nouvelles options thérapeutiques : les gliflozines et de nouveaux antagonistes du récepteur de l’aldostérone. Les gliflozines semblent les plus prometteuses avec une réduction de près de 40 % du risque de progression vers la défaillance rénale. Elles seront probablement les chefs de file des traitements néphroprotecteurs dans le futur.

Aphérèse thérapeutique en néphrologie : techniques et indications

L’aphérèse thérapeutique regroupe plusieurs techniques d’épuration extracorporelle visant à éliminer des éléments plasmatiques pathogènes de hauts poids moléculaires. Les échanges plasmatiques, communément appelés « plasmaphérèses », sont les plus utilisés en pratique clinique. Ils nécessitent de compenser le plasma soustrait par des liquides de substitution, principalement de l’albumine, plus rarement du plasma frais congelé. La double filtration cascade et l’immunoadsorption sont d’autres techniques d’aphérèse plus sélectives. La place de l’aphérèse thérapeutique selon les indications en néphrologie est basée sur les recommandations de la société américaine d’aphérèse (ASFA) qui sont régulièrement mise à jour afin de mieux guider leur prescription.

L’onconéphrologie en 2021

L’onconéphrologie est une discipline nouvelle, émergente, qui a vu le jour en réponse à l’évolution constante des thérapeutiques antinéoplasiques et à la survenue de néphrotoxicités nouvelles et complexes. L’utilisation des anti-angiogéniques et de l’immunothérapie et la gestion de leur néphrotoxicité représente un enjeu majeur pour la survie des malades d’oncologie et nécessite une prise en charge multidisciplinaire coordonnée.

Diagnostic de la maladie lithiasique rénale et des néphropathies cristallines

La maladie lithiasique rénale concerne tous les cliniciens puisqu’elle affecte plus de 10 % de la population. Quelques examens biologiques simples permettent de dépister les facteurs de risque de lithiase propres à chaque individu et d’adapter ainsi la prévention secondaire. La cristallurie et l’analyse des calculs sont souvent les seuls moyens de diagnostiquer des maladies génétiques qui impactent la fonction rénale.

Nouveautés dans la néphropathie lupique et le traitement

La néphrite lupique affecte 40 % des patients lupiques et se complique d’insuffisance rénale terminale chez 10 % d’entre eux. Le diagnostic repose uniquement sur la biopsie rénale qui doit être réalisée dès que la protéinurie est supérieure à 0,5 g/L ou 0,5 g/jour. Le mycophénolate mofétil ou le cyclophosphamide intraveineux sont les traitements d’induction de choix. En 2020 le belimumab et la voclosporine ont démontré leur efficacité en association à ces traitements pour l’obtention de la rémission. 

Nouveautés dans l’atteinte rénale des vascularites à ANCA

L’atteinte rénale au cours des vascularites à ANCA est fréquente et aggrave le pronostic à long terme. La dissection des mécanismes physiopathologiques mis en jeu au cours des vascularites à ANCA a permis d’améliorer nos outils diagnostiques et thérapeutiques. La biopsie rénale reste incontournable et permet de préciser le pronostic à long terme. A moyen terme, elle sera complétée par des biomarqueurs non invasifs qui guideront le clinicien dans le choix de traitements personnalisés.

Actualités dans la néphropathie à Immunoglobuline A

La néphropathie à immunoglobuline A (NIgA) est la plus fréquente des glomérulonéphrites primitives1. Son diagnostic repose sur la biopsie rénale, qui retrouve typiquement des dépôts mésangiaux d’IgA, associés de façon variable à des dépôts de fraction C3 du complément, d’IgG et d’IgM. Dans des séries autopsiques, ou sur les biopsies pré-implantatoires avant transplantation rénale, des dépôts mésangiaux d’IgA sont retrouvés jusque dans 20 % des cas2, faisant d’emblée questionner le rôle exact des dépôts dans la physiopathologie de la maladie. L’association de dépôts mésangiaux d’IgA, avec dépôts de C3, et prolifération mésangiale, est même retrouvée sur 1,6 % des biopsies préimplantatoires au Japon2. La NIgA représente donc un véritable enjeu de santé publique.

La glomérulopathie à dépôts de C3 et syndrome hémolytique et urémique atypique : un mécanisme physiopathologique commun, deux pathologies distinctes

La glomérulopathie à dépôts de C3 (GC3° et syndrome hémolytique et urémique atypique (SHUa), bien que très différentes dans leur expression clinique, partagent un mécanisme physiopathologique commun : une activation non contrôlée de la VA du complément. Ces dix dernières années ont vu s’accumuler des données importantes permettant de mieux comprendre ces deux pathologies et ont apporté des éléments de réponse quant à la prise en charge du SHUa par un bloqueur spécifique du complément. Il reste néanmoins beaucoup de progrès à faire pour identifier les facteurs à l’origine du déterminisme des lésions rénales de MAT ou glomérulaires et pour traiter la GC3. De nombreux essais thérapeutiques concernant de nouveaux inhibiteurs du complément, ciblant des étapes plus précoces de l’activation du complément, sont actuellement en cours et apporteront, on l’espère, des éléments de réponse quant à la prise en charge de la GC3.

Place de la génétique dans le diagnostic des maladies rénales

Des avancées technologiques permettent aujourd’hui d’accéder à l’information entière portée par l’ADN (génome), offrant désormais de nouvelles perspectives de diagnostics et de prévention des maladies rénales. Des approches diagnostiques historiques « confirmatoires » s’opposent à des approches génétiques plus « exploratoires ».