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Articles N° 107

Histoire de la syphilisation

La syphilisation est une tentative de vaccination anti-syphilitique par inoculation de chancres. Cette tentative a entraîné de nombreux problèmes médicaux et éthiques et a totalement échoué. Son promoteur, J-A Auzias-Turenne (1812-1870) a cependant eu des adeptes, notamment en Italie et en Norvège, où la syphilisation a pu faire figure de traitement de la syphilis, mais sans aucune preuve d’efficacité. 

Les vaccins ARNm : une révolution dans l’histoire de la vaccination

Pour la première fois depuis l’histoire de la médecine, des vaccins ont été mis au point en moins d’un an après la découverte du SARS CoV-2, nouveau bêta coronavirus humain à l’origine du Covid-19. Parmi les vaccins disponibles, ceux utilisant l’ARNm, une technologie en développement depuis plusieurs dizaines d’années, ont montré leur efficacité et ont eu un impact majeur sur la réduction des hospitalisations et des décès. Ce succès ouvre la porte à d’autres développements qui devraient permettre la mise au point de nouveaux vaccins dans les prochaines années.

Quoi de neuf avec les « nouveaux » antibiotiques ?

 Si l’on fait abstraction des nouveaux anti-tuberculeux (delamanide, bedaquiline), les autres antibiotiques récemment commercialisés sont des céphalosporines associées à de nouveaux inhibiteurs de betalactamases (plutôt anti bacilles à Gram négatif), un glycopeptide (plutôt anti coque à Gram positif), et une quinolone (à plus large spectre). Les nouvelles céphalosporines (ou carbapenem) sont associées à un inhibiteur de beta lactamase (ceftolozane – tazobactam, ceftazidime – avibactam, meropenem - vaborbactam), ou non accompagnée (céfidérocol). Les nouveaux glycopeptides sont résumés à la dalbavancine. Et il existe une nouvelle quinolone, la délafloxacine. Aucune nouvelle classe d’antibiotique n’a été commercialisée depuis les oxazolidinones (linezolide) si bien qu’il faut tempérer cette impression de nouveaux antibiotiques.

Que reste-t-il d’infectieux en médecine tropicale ?

Le phénomène majeur, mondial, global et étrangement méconnu de transition épidémiologique qui a fait basculer la domination des maladies infectieuses vers les maladies non transmissibles pourrait être doublée par un retour des maladies infectieuses (diffusion mondiale des bactéries multirésistantes, émergences épidémiques favorisées par l’urbanisation anarchique, …). Ce défi majeur loin de ne concerner que la « médecine tropicale » nécessite l’approche One Health qui ne peut être que globale et intégrée au niveau mondial.

Quarante ans de pandémie du VIH/SIDA : ce qui a été accompli et ce qui reste à faire

La pandémie de sida est en cours depuis 40 ans. Les premiers cas ont été identifiés en 1981. Le VIH est isolé en France en 1983. Les tests sérologiques sont mis au point rendant les dépistages possibles en 1985. Le premier antirétroviral, l’AZT, est disponible en 1987 mais les monothérapies successives s’avèrent un échec. Les premières combinaisons efficaces d’antirétroviraux sont disponibles en 1996, et vont changer définitivement la vie des personnes vivant avec le VIH en évitant l’évolution vers le sida et en cassant les chaines de transmission. Mais malgré d’importantes campagnes de dépistage, l’infection est restée endémique avec 6 à 7 000 nouveaux diagnostics annuels en France. La prévention évolue vers une diversification combinant différents moyens préventifs dont le dépistage et le traitement des personnes infectées, le préservatif, les prophylaxies pré- et post-exposition. 

Maladie de Lyme, réalité et imposture

La maladie de Lyme est une infection bactérienne transmise par piqure de tique, sous-diagnostiquée mais aussi sur-diagnostiquée. Elle est pourtant facile à reconnaitre et répond bien au traitement antibiotique. Une histoire de maladie de Lyme chronique, avec une sérologie négative, et résistante à un traitement bien conduit, doit faire évoquer un autre diagnostic au premier rang desquels des troubles somatiques fonctionnels. 

Covid long, Lyme chronique : troubles somatiques fonctionnels secondaires plutôt qu’infection prolongée ?

Les troubles somatiques dits « fonctionnels » sont définis par des symptômes physiques non imputables à une dysfonction de l’organe qu’ils désignent et à l’origine d’une souffrance ou d’un retentissement fonctionnel significatif. On distingue deux types de syndromes somatiques fonctionnels : ceux définis par la nature des symptômes (comme la fibromyalgie) et ceux définis par l’origine supposée des symptômes. Il est vraisemblable que certains patients souffrant de symptômes attribués à une maladie de Lyme « chronique » ou à un « Covid long » présentent un trouble somatique fonctionnel, éventuellement secondaire à une infection initiale. Bien que fréquents, ces troubles restent méconnus du grand public et de certains membres du corps médical. Leurs mécanismes cognitifs et comportementaux incluent des facteurs prédisposants, des facteurs déclenchants et des facteurs d’entretien. Ces derniers sont accessibles à des mesures thérapeutiques.

Médecins et médias par temps de Covid : un couple impossible ?

Il faudra des années et autant de rapports, de thèses et de commission d’enquêtes pour comprendre comment on en est arrivé en deux années de crise Covid à une telle décrédibilisation de la parole scientifique sous un flot continu d’informations et un déluge de prises de positions sur les réseaux sociaux de la part des 67 millions de covidologues que compte notre pays. Certes médias et médecine ont toujours entretenu des rapports compliqués, entre fascination et répulsion. Impossible en quelques feuillets d’être exhaustif quant à la profondeur du mal et de décrypter toute la septicité de la communication. Revue partielle et partiale de l’aspect médiatique de cette crise sanitaire. 

Les dérives de la communication de la science au temps de la Covid-19

Pendant la pandémie, on estime que 350 000 articles et 65 000 preprints ont été diffusés. Peu contenaient des données probantes pour faire avancer la connaissance scientifique. Pratiques douteuses en recherche, revues d’auto-promotion, auteurs aux mains sales, rétractation d’articles ont été découverts par les citoyens avertis, les médias. La faible réaction des tutelles en général pour diminuer la malscience est à la limite de la complicité.

Coronavirus humains: une histoire d’émergences oubliées, avortées ou abouties

L’histoire des infections humaines par les coronavirus est jalonnée par la succession d’émergences à partir de réservoirs de virus animaux. Trois d’entre elles, le SARS, le MERS, et la Covid-19, survenues au cours des 20 dernières années, correspondent à des infections respiratoires aiguës souvent très sévères, dont les coronavirus responsables sont respectivement le SARS-CoV, le MERS-CoV et le SARS-CoV-2, tous dérivés de virus de chauve-souris.