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Articles N° 4

Éditorial Forum des Spécialités Rhumatologie

La rhumatologie est sans doute la spécialité d’organe qui a vécu les plus grandes mutations en médecine depuis le début des années 2000. En effet, celle-ci s’est profondément modifiée pour deux grandes raisons : l’émergence des biothérapies dans de nombreux domaines et l’usage de l’échographie comme outil diagnostic mais aussi thérapeutique.

Où en est-on dans la formation en rhumatologie en 2021 ?

La formation de l’interne en rhumatologie a été marquée en 2017 par la réforme du 3e cycle[1]. Celle-ci propose une formation en trois phases (socle, approfondissement puis consolidation) permettant une acquisition progressive de connaissances et de compétences, avec un objectif de mise en responsabilité en fin de parcours. L’apprentissage des bases de l’échographie est également devenu un axe clé de la formation, et des Formations Spécialisée Transverses (FST) proposent à l’interne/étudiant une sur-spécialisation dans des domaines variés.

La rhumatologie interventionnelle une spécialité en plein essor

Depuis toujours, les gestes de ponction et d’infiltrations ont fait partie intégrante du champ de compétence du rhumatologue. À la fois nécessaire pour le diagnostic et le traitement, la rhumatologie interventionnelle a connu un essor spectaculaire ces dernières années de par le développement de l’échographie. Un large panel de gestes interventionnels est maintenant possible au lit du malade, allant des ponctions et infiltrations standards, aux traitements percutanés pouvant, dans certains cas, remplacer le traitement chirurgical, à l’orée de la médecine régénératrice et de l’algologie interventionnelle. Cet article a pour but de décrire ce champ de compétences actuel et l’avenir de la rhumatologie interventionnelle.

Le point sur les biothérapies de l'ostéoporose

Les connaissances nouvelles sur la physiopathologie du remodelage osseux ont permis d’identifier de nouveaux mécanismes moléculaires accessibles à des traitements biologiques ciblés, bloquant la résorption (denosumab) ou stimulant la formation osseuse (romosozumab). Ces traitements, dont l’efficacité antifracturaire est associée à un gain densitométrique, rendent intéressante leur utilisation dans les ostéoporoses sévères à risque de fracture à court terme.

Traitements de l'arthrose : présent et futur

L’arthrose est le rhumatisme le plus fréquent dans le monde, et son fardeau médico-économique est immense. Malgré tout, elle reste dépourvue de traitements véritablement efficaces sur le long terme, notamment pour prévenir la progression de la maladie. Le dynamisme de la recherche dans le domaine a permis d’identifier des pistes prometteuses pour soigner l’arthrose, qui sont détaillées dans cette revue.

L’échographie diagnostique en rhumatologie : un outil indispenable en 2021

L’échographie est devenue pour le rhumatologue un complément incontournable de l’examen clinique, à l’instar de ce qui se passe en cardiologie et en obstétrique. Cet acte technique, intégré à la nomenclature des actes remboursables en rhumatologie permet d’aller au-delà de l’examen clinique en visualisant les structures articulaires et péri-articulaires. Sa place est devenue centrale dans les pathologies microcristalline (goutte et chondrocalcinose) dans lesquelles l’échographie a une valeur diagnostique majeure, supérieure à la radiographie. Elle est devenue également un outil pour le diagnostic et l’évaluation thérapeutique des rhumatismes inflammatoires, permettant de détecter les synovites articulaires, les ténosynovites et les enthésopathies inflammatoires. Au-delà de ces pathologies, il s’agit également d’une aide à la réalisation de gestes percutanés, soit par un repérage préalable, soit par un guidage lors de la réalisation du geste.

Focus sur les maladies systémiques.

Ce focus présente quelques-unes des avancées concernant la sclérodermie systémique, les myopathies inflammatoires, le lupus et le syndrome de Sjögren illustrant le dynamisme de la recherche et la place active de la rhumatologie dans le champ des maladies systémiques.

L’inflammasome et les maladies microcristallines.

Les trois types de cristaux les plus fréquemment responsables de manifestations rhumatologiques sont les cristaux d’urate de sodium, de pyrophosphate de calcium et de phosphate de calcium. La réaction inflammatoire déclenchée par ces cristaux se caractérise par un début brutal et une résolution spontanée. L’initiation de l’inflammation dépend des cellules résidentes et son amplification des cellules phagocytaires de l’immunité innée. L’interleukine-1b (IL-1b), les macrophages et les polynucléaires neutrophiles occupent une place centrale dans l’inflammation microcristalline. La production de l’IL-1b implique l’activation de l’inflammasome NLRP3 selon des mécanismes multiples et complexes. Le blocage de l’IL-1b et de l’inflammasome est très efficace chez l’homme et dans les modèles animaux.